La gardienne sortit de sa loge, minuscule réduit duquel elle pouvait, à travers la fenêtre, observer les allées et venues des élèves, des professeurs, enfin de tout ceux qui mettaient un pied à l'intérieur de l'enceinte du lycée. Boitillant jusqu'à l'entrée, elle ouvrit et coinça avec une câle de bois grossière le portillon donnant sur la rue. Dans la vacuité du silence, le grincement du portillon résonna contre les murs, effraya les oiseaux qui picoraient en groupe quelques miettes de banitza éparpillées sur le perron.
La sonnerie retentit.
A cet instant-même, des portes claquèrent, des cris fusèrent de droite et de gauche; la poussière et les papiers gras se soulevaient et tourbillonnaient sous l'effet de la bousculade et des galopades; une odeur de craie s'évapora dans l'air. Les oiseaux s'étaient envolés, abandonnant une maigre pitance déjà piétinée.
Le portillon
se renferma avec fracas, n'ayant plus de béquille sur laquelle s'appuyer-la
câle avait été délogée dans la mêlée.
Un ange passa et s'installa. D'un coup d'oeil, la gardienne du lieu vérifia
si la vitre n'était pas fêlée. Et, haussant les épaules,
elle se dirigea, clopin-clopant, vers sa loge. Soudain, une ombre étrange
se profila sur les murs du couloirs...
A vous d'imaginer la suite de ce récit